Petrenko, Thibaudet : du charme et du caractère
![]() |
Vasily Petrenko, photo Mark McNulty |
par Jeanne Hourez
S’il y avait un
concert à ne pas manquer cette semaine, c’était celui que nous a offert la
Maison symphonique mercredi. Fort de son choix éclectique, le programme de l'OSM réunissait du multinational et le pari fut réussi.
Tout d’abord,
nous avions droit à l’ouverture du Corsaire,
d’Hector Berlioz, moins connue que certaines autres œuvres du compositeur.
Vasily Petrenko, jeune chef russe invité, a engagé dès le début du concert une
communication complice avec les musiciens, comme s’il était chez lui, les
sommant ainsi de donner le meilleur d’eux-mêmes. Présentée de manière claire et
martiale, mais chantante, voire dansante à certains endroits, l’ouverture du Corsaire prenait une tournure très
française que l’on ne pouvait qu’apprécier.
La deuxième
pièce de la soirée nous plongeait dans l’univers du romantisme virtuose du
hongrois Franz Liszt. Le soliste invité, Jean-Yves Thibaudet, pianiste
français, nous a livré une interprétation très personnelle du deuxième concerto
pour piano. Démontrant un toucher très mélodieux dans les passages plus doux et
une technique impressionnante, les tempi parfois excessivement rapides (l’orchestre,
plein de fougue, filait un peu derrière le piano) étaient choisis au détriment
de la qualité sonore et du romantisme que l’on aurait souhaité un peu plus souligné.
Nous saluerons par contre l’engagement du pianiste auprès des musiciens et la
complicité avec le chef d’orchestre. L’intermezzo de Brahms, interprété en
rappel, fut tout de même un petit moment de grâce, suspendu dans la salle où
pas un bruit ne se fit entendre.
La deuxième
partie du concert nous offrait la grande 1re
Symphonie de Mahler, d’une durée de quasiment une heure. Et c’est dans
cette œuvre que tout le génie de Petrenko se fit le plus ressentir. N’hésitant
pas à prendre des risques, le chef tira l’orchestre toujours plus haut. On
alterna des passages de grande majesté et puissance avec d’autres plus sombres
comme le début du mouvement lent, interprété un peu plus rapidement que la
moyenne. N’hésitant pas à accentuer les thèmes populaires et slaves et à donner
une grande liberté aux musiciens, le jeune chef prit un parti risqué, mais parfaitement
réussi. Le public, captivé et entièrement conquis, lui rendit bien son
engagement total, malgré la salle debout à peine les derniers accords retentis.
http://www.osm.ca/fr
http://www.osm.ca/fr
Labels: Concert_Review, Jean-Yves Thibaudet, La Maison symphonique, OSM, Vasily Petrenko
0 Comments:
Post a Comment
Subscribe to Post Comments [Atom]
<$I18N$LinksToThisPost>:
Create a Link
<< Home